QUELQUES OEUVRES ET LEUR POÈME

JE SUIS UN SURVIVANT
Diptyque, 120x120. Acrylique et encre de Chine sur toiles
Je suis un survivant
Je suis un survivant
Un ermite à plein temps
J’ai arpenté de nombreux fronts
Et digéré toutes sortes d’affronts
Je suis une tortue des Galapagos
En vacances aux Keys ou à Kos
Un antique refrain qu’on fredonne
Une carte qui peut changer la donne
Je suis une petite brume d’été
Un repas qui va vous régaler
Une anguille en transhumance
Une envie qui fait qu’on avance
Mais j’en ai marre des pressions
Des coups de gueule pour pas grand-chose
Des gens qui veulent déplacer les pions
Afin de juste embellir leur cause
Des gens qui s’instaurent au-dessus de tout
Et qui s’arrogent pouvoirs et emprises
Des gens qui nous dirigent malgré nous
Et se repaissent de toutes les crises
Oui j’en ai marre des humiliations
Des stress des coups de couteau dans le dos
De l’absence d’abnégation
Et de l’obligation de faire le gros dos
Du dialogue qui se perd
Des nouvelles croyances qu’on vénère
Des pseudo-gourous qu’on laisse faire
Et des proches figurines qu’on ne jette pas assez à la mer
Je suis un survivant
Une méditation pour soirs d’hiver
Une relecture de contes pour enfants
Une ondée bienfaitrice et passagère
Je suis un lézard sur une plage de Moorea
Un air national pour tous
Une idée que jamais l’on n’abat
« Une blonde qui fiche aux rousses la frousse »
Je suis votre ombre votre alter ego
Un dodo soudainement réapparu
Une bulle de champagne quittant le frigo
Et moi maintenant que je me suis mis à nu.

EN ENTRANT DANS JÉRUSALEM
200x200. Acrylique, pastels gras à l'huile et encre de Chine sur toile
En entrant dansJérusalem
Dans certains coins du monde
Il y a des endroits inimaginables
Des lieux où le passé abonde
D’une manière palpable
En entrant dans Jérusalem
On se perd dans le temps
On croise Jésus Mathusalem
Baudouin et son royaume Franc
Du haut de ses sept collines
Quatre mille ans contemplent
Un lion de Judas qui affine
Sa carte depuis le premier temple
Et rien n’est simple évidemment
Car chaque jour la Bible y côtoie
Quelques sourates du Coran
Ou les prières de la Halakha.
Mais vous pensez bien qu’elle en a vu d’autres
David ne s’y est pas lamenté
On y a festoyé entre apôtres
On y a même joué aux dés
C’est la ville éternelle par excellence
Rome a deux millénaires de retard
C’est la terre promise par essence
Trois fois sainte par espoir
On y soigne aussi quelques cicatrices
Des chiffres effacés au laser
Mais on y cultive anémones et iris
Pour effacer toute trace de guerre
Désormais tous viennent y prier
Près d’une mosquée une église ou un mur
Par envie remord ou fierté
Mais avec amour sourire et droiture
Et c’est dans la genèse de chacun
D’accepter avec humilité
Qu’une fois allumé les brûle-parfums
L’on s’égare sur le Mont des Oliviers
Ou dans la vallée du Jourdain
La vieille ville et ses remparts
Yad Vashem et ses saints
Partout où l’on trouve des traces de l’histoire
Puis en quittant Jérusalem
On fait plus que sortir d’une ville
On se quitte un peu soi-même
Car on a démarré une nouvelle idylle.

OÙ SUBSISTE ENCORE TON ÉCHO
100x100. Acrylique, pastel gras à l'huile et encres de Chine sur toile.
Où subsiste encore ton écho
Je n’ai jamais aucun regret
Juste parfois encore
Un petit papillon qui réapparait
Et liquéfie mon corps
Qui illumine mes nuits
M’emmène par monts et par vaux
Sur la pointe des pieds sans bruits
Où subsiste encore ton écho
Parfois sur des photos de voyages
A Rome Berlin ou Moscou
Une onde vibre et se propage
Jusqu’à me mettre à genou
Elle s’insinue loin au-dedans
Et avec un joli tempo
M’emmène comme avant
Où subsiste encore ton écho
Quand j’entends une symphonie
Même inachevée
Une nocturne une gymnopédie
Une sonate parfumée
Surgit alors une petite musique
Au fond de moi comme un cadeau
Qui m’emmène sans historique
Où subsiste encore ton écho
Et au milieu de la tempête
Quand sonne le cor et pleuvent les balles
Quand la vie n’a plus rien d’une fête
Et que la mienne ne vaut plus dix balles
Quand les grosses caisses raisonnent
Tchaïkovsky fait alors taire Prospero
Et m’emmène sans que cela m’étonne
Où subsiste encore ton écho
En plein après-midi sur le fleuve
Je repense à Basquiat et Chaissac
J’en peux plus il faut que je m’abreuve
Pour éviter les vagues du ressac
Puis telle une ondée bienfaitrice
Ton sourire surgit au milieu de l’eau
Et m’emmène sans mes cicatrices
Où subsiste encore ton écho
De temps en temps j’ai des palpitations
En écoutant du Brel ou du Bashung
En lisant les Illuminations
Ou parcourant les rêves de Jung
Et cette gentille cavalcade rythmée
En rêve par mes doigts sur ta peau
M’emmène sans passer par Morphée
Où subsiste encore ton écho